Des familles, pas toutes, ont eu la chance d’avoir les moyens nécessaires pour employer une personne à temps partiel durant les heures d’école ordinaire par exemple. De quelques heures à plus d’une vingtaine d’heures de cours chaque semaine, ces familles ont aussi financé des thérapies. Pourquoi? Pour le bien de leur enfant, évidemment ! Mais surtout à cause de l’immobilisme des services étatiques!
De « on a doté les cercles scolaires de moyens suffisants »(faux), à « on n’ a pas les moyens suffisants » (tiens donc), en passant par le mutisme, Autisme Neuchâtel et ces familles avons tout essuyé ! D’un petit « oui » à un « NON » définitif, la différence de traitement est insupportable pour des parents n’ayant pas les moyens financiers de pallier au manque de soutien criant.
Gouverner c’est prévoir, dit-on. Alors il ne devrait pas être difficile en tant que femme ou homme politique de faire le raisonnement suivant pour donner un sens à l’assertion précédente. Des enfants détectés précocement, mieux suivis, inclus en environnement scolaire avec des moyens adaptés seront plus autonomes et donc « coûteront » moins cher… Inclus et non reclus, ils participeront à la diversité et la richesse de la cité. Force est de constater que bien des « politiques » sont incapables de faire un tel raisonnement, sinon les moyens humains et financiers auraient déjà été débloqués.
Ces manques:
– de vision,
– de mise en œuvre de moyens,
– ou tout simplement de courage,
sont dénoncés par Autisme Neuchâtel auprès des instances scolaires et étatiques depuis des années. Mais, à part des paroles creuses en langue de bois, rien!
Alors, quand Autisme Neuchâtel annonce au Conseil d’Etat le départ de familles du canton à cause du manque de moyens alloués et que dans le même temps, on explique l’arrivée de l’équivalent d’une nouvelle classe d’enfant TSA par année, on pourrait s’attendre à un sursaut, un tressaillement. Rien, ECG plat! Pas plus de réaction ni de réactivité quand on annonce qu’il va falloir prévoir des structures spécifiques pour ceux qui vont fêter leur 18 ans, leur majorité… Deux de tension…
Il a fallu des années pour obtenir l’ouverture d’une structure dédiée à la détection précoce. Combien d’années faudra-t-il pour obtenir la mise en œuvre de la LHand? Au vu du rapport du Conseil d’Etat sur le handicap, sorti en catimini durant les vacances scolaires, on peut s’attendre à… attendre jusqu’à la prochaine législature…
« On n’a pas les moyens! » ou « Le canton n’est pas riche. » Mais ces familles qui paient non seulement leurs impôts mais en plus paient pour des services que l’Etat devrait mettre en oeuvre sont doublement perdants!
- Perdant car en palliant aux manquements de l’Etat, ils ne peuvent consacrer ces moyens financiers à d’autres thérapies ou simplement en faire bénéficier l’ensemble de la famille.
- Perdant une nouvelle fois, car ils paient déjà les impôts les plus chers de Suisse qui devraient en retour offrir ce type de services…et qui vont en fait à l’embellissement des rond-points de ce canton!
Choqués? Nous aussi!
Extrait de la Constitution cantonale:
Intégration des personnes handicapées
Art. 36 L'Etat et les communes prennent des mesures en vue
de compenser les inégalités qui frappent les personnes
handicapées et de favoriser leur intégration économique et
sociale.
Visiblement cet article n’est pas connu des arcanes du pouvoir…
Alors que faire?
Motion populaire? Pétition? Initiative ou Référendum cantonal? Guérilla médiatique? Le comité est prêt en tout cas!
Visionnez le sujet du 19h30 sur l’inégalité de prise en charge des enfants avec TSA du 19h30:
https://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/enfants-autistes-inegalites-de-prise-en-charge?id=9475856